Gonarthrose : injections de corticoïdes ou kinésithérapie ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 4 mai 2020

Avec l’arthrose de hanche, l’arthrose du genou est la forme la plus fréquente d’arthrose, touchant respectivement 4,7 et 6,6 % des hommes et des femmes en France. Parmi les traitements possibles, figurent notamment des injections locales de corticoïdes et des séances de kinésithérapie. Récemment, des chercheurs ont tenté de déterminer laquelle de ces options thérapeutiques était la plus efficace. Ils ont publié leurs résultats dans la revue scientifique New England Journal of Medicine.

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Injections de corticoïdes vs séances de kinésithérapie

Si aucun médicament ne peut actuellement guérir l’arthrose du genou ou gonarthrose, plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients :

  • Une bonne hygiène de vie associée à une activité physique adaptée ;
  • Des médicaments contre les douleurs ;
  • Le port d’une orthèse de genou ;
  • Un programme personnalisé de rééducation par la kinésithérapie ;
  • Des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique.

Dans une récente étude menée sur 156 patients n’ayant pas eu d’injections de corticoïdes au cours des 12 derniers mois, des chercheurs ont comparé les effets respectifs :

  • Des injections de corticoïdes, répétées si besoin à 4 et 9 mois (soit un maximum de trois injections au cours de l’année de l’étude) ;
  • Des séances de kinésithérapie, basées sur des exercices de mobilisation des articulations et d’étirement. Sur une période de 4 à 6 semaines, les patients ont suivi jusqu’à 8 séances, puis 1 à 3 séances supplémentaires à 4 et 9 mois.

Un effet supérieur de la kinésithérapie sur l’arthrose du genou

Entre les deux groupes de patients de l’étude, l’intensité de la douleur et l’importance du handicap étaient initialement comparables. Au cours de l’année de l’étude, les patients du premier groupe ont reçu en moyenne 2,6 injections de corticoïdes, tandis que les patients du second groupe ont suivi en moyenne 11,8 séances de kinésithérapie.

Au terme de l’année de suivi, l’indice WOMAC des patients du groupe « corticoïdes » était en moyenne passé de 108 à 55,8 et celui des patients du groupe « kinésithérapie » de 107 à 37.

À savoir ! L’indice WOMAC évalue l’indice de sévérité de l’arthrose. Plus il est élevé, plus l’arthrose est sévère et source de handicap.

Après une année, 23 % des patients du groupe « corticoïdes » ne ressentaient aucune amélioration de leur arthrose du genou, voire une aggravation de celle-ci. Un chiffre qui s’élevait seulement à 9 % dans le groupe « kinésithérapie ».

Privilégier des séances régulières de kinésithérapie

Les résultats de cette étude mettent en évidence une efficacité supérieure des séances régulières de kinésithérapie sur l’arthrose du genou, par rapport à des injections de corticoïdes. Les injections de corticoïdes n’apportent qu’un soulagement de courte durée et ne peuvent être multipliées indéfiniment au cours du temps. De plus, elles exposent les patients à des effets secondaires parfois importants :

  • Un risque infectieux ;
  • Une accélération de la destruction du cartilage.

À l’inverse, les séances de kinésithérapie peuvent être répétées régulièrement, sans limite de fréquence, et ne présentent aucun effet secondaire connu.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Physical Therapy versus Glucocorticoid Injection for Osteoarthritis of the Knee. NCBI. Consulté le 27 avril 2020.