Types d’arthrose


L’arthrose interphalangienne distaleL’arthrose interphalangienne proximaleL’arthrose érosive des doigtsL’arthrose du pouce

L’arthrose interphalangienne distale

Localisation

Elle touche l’articulation entre la phalange distale et la phalangette sous l’ongle. Elle aboutit à la formation des nodosités d’Heberden (du nom du médecin anglais qui les a décrit il y a 2 siècles). Ces déformations entraînent une raideur de l’articulation et s’accompagnent souvent d’une déviation latérale de la phalangette. Elles peuvent parfois être associées à des petits kystes remplis de mucus augmentant la déformation.

Nodosités d'Heberden
Nodosités d’Heberden
arthrose des doigts
Radio d’une arthrose des doigts
Nodosités d'Heberden
Nodosités d’Heberden

Signes cliniques

Le plus souvent cette arthrose n’entraîne aucune gène fonctionnelle. Les plaintes sont très fréquemment en rapport avec l’esthétique surtout chez la femme.
Parfois cependant, les patients se plaignent de picotement, brûlures, élancements ou fourmillements dans l’articulation pendant quelques mois, lors du développement de la nodosité. Certaines professions comportant des gestes manuels très précis seront gênées dans leur activité.

Traitement

Les nodosités d’Heberden ne sont généralement pas traitées puisque peu douloureuses.

L’arthrose interphalangienne proximale

Localisation

Elle siège entre la 1ère et la 2ème phalange. Elle est un peu moins fréquente que l’arthrose inter-phalangienne distale mais coexiste souvent avec.
La déformation engendrée prend le nom de nodosités de Bouchard.

Nodosités de Bouchard
Nodosités de Bouchard

Signes cliniques

L’arthrose inter-phalangienne proximale comporte une expression clinique douloureuse intense. elle entraîne un gonflement et une raideur de l’articulation. Elle peut parfois évoluer vers l’ankylose articulaire (rare dans l’arthrose).

Traitement

Pour traiter les nodosités de Bouchard, on utilise, comme dans toute autre arthrose :

  • des antalgiques,
  • des anti-inflammatoires en petites cures,
  • des antiarthrosiques symptomatiques,
  • rarement des infiltrations de cortisone,
  • souvent des pansements occlusifs avec gels ou pommades.

Les cures thermales ont une efficacité certaine (notamment le traitement par vapeur ou Berthollet d’Aix les Bains ou les douches térébenthine de Dax).

Évolution

Les arthroses des doigts évoluent généralement vers l’indolence totale en moyenne en 10 à 12 ans. Il est très rare qu’elles entraînent à long terme des incapacités.

L’arthrose érosive des doigts

Rhizarthrose
Rhizarthrose

Localisation

Elle touche les articulations entre les phalanges.

Signes cliniques

Le caractère clinique d’une arthrose érosive des doigts est très inflammatoire. Il se rapproche, au début, d’une arthrite de polyarthrite.
L’articulation sera le siège d’une destruction presque totale avant qu’un processus de reconstruction ne reforme une néo-articulation. La place de cette forme particulière d’atteinte rhumatismale des doigts est mal précisée. Le caractère  » reconstructeur  » final fait qu’elle est rangée avec les arthroses mais il existe parfois une ressemblance troublante avec le rhumatisme psoriasique. Ceci a permis des essais thérapeutiques avec les médicaments utilisés dans ce rhumatisme inflammatoire.

Traitement

L’arthrose érosive des doigts est une forme très invalidante pendant la période évolutive et les traitements classiques y sont peu efficaces.

L’arthrose du pouce

Localisation / Description

L’arthrose du pouce ou rhizarthrose (ou arthrose trapézo-métacarpienne) est très fréquente dans les deux sexes mais surtout chez la femme après la ménopause.

Le terme de rhizarthrose provient du fait qu’elle siège à la base du pouce, entre l’os trapèze et le métacarpien correspondant.

Elle est généralement :

  • bilatérale
  • associée aux arthroses des doigts, notamment les nodosités d’Heberden

Elle peut être due à des microtraumatismes répétés liés à l’activité manuelle mais apparaît aussi sans cause évidente.

Signes cliniques / Radiologiques

L’arthrose du pouce se traduit par :

  • des douleurs du bord externe du poignet lors des mouvements du pouce.
  • des difficultés à serrer, à pincer.
  • une gène fonctionnelle parfois très importante allant jusqu’à empêcher le sommeil.

Le diagnostic se fait sur une simple radiographie montrant la diminution de l’interligne articulaire et les ostéophytes avec souvent quelques  » petits trous  » dans les os concernés.

Traitement

Le traitement relève, dans les formes douloureuses :

  • d’antalgiques et parfois
  • d’infiltrations de cortisone

Il peut également être utile de faire porter au malade pendant la nuit un petit matériel en plâtre ou en résine pour immobiliser l’articulation. Le même type de contention peut être proposé pour les activités journalières.

Du fait de cette évolution quasiment toujours favorable, il est rare qu’il faille recourir à la chirurgie qui peut alors proposer une arthrodèse ou blocage de l’articulation. Aujourd’hui, le chirurgien peut proposer une prothèse à la manière de celle de la hanche, un implant de matériel bio toléré ou un morceau de tendon mis en boule entre les deux os. Les résultats peuvent être intéressants dans des situations difficiles (notamment lorsque le traitement médical a échoué au bout de plusieurs années).

Évolution

Très généralement, les douleurs finissent par céder au fil des années. Cependant, il persiste une déformation en coup de hache à la base du pouce traduisant la sub-luxation (un déplacement partiel des extrémités d’un os) du métacarpien*. Cette manifestation est très fréquente chez le vieillard en l’absence de toute histoire douloureuse antérieure.

*Le métacarpe est l’ensemble des os qui forment le squelette de la paume.