Mécanismes


Usure du cartilageLes autres tissusLes becs de perroquetL’inflammation

Usure des cartilages de la main

La formation de l’arthrose suit des étapes successives :

  • la couche superficielle du cartilage se fissure, les cellules (chondrocytes) disparaissent et meurent sans être renouvelées.
  • la couche intermédiaire va se fissurer. Les cellules chondrocytaires vont alors réagir en se multipliant et en se regroupant en petites colonies pour tenter de réparer les fentes. Cette tentative de réparation se traduit par une hypertrophie du cartilage avec augmentation de son épaisseur.
  • la couche profonde est atteinte par les fissures qui vont se prolonger jusqu’à la zone calcifiée puis à l’os.
  • la quantité des fissures augmente. Ceci aboutit à la disparition du cartilage, laissant l’os à nu. L’os va alors lui-même s’user.

L’arthrose correspond donc à une destruction progressive du cartilage à la suite de fissures qui vont de la surface vers la profondeur.

Autres tissus

Parallèlement à la destruction du cartilage, les autres tissus de l’articulation vont être affectés.
En effet, les débris de cartilage envahissent petit à petit le liquide synovial. La membrane synoviale réagit en les résorbant : elle devient très active et s’enflamme. Il apparaît alors une synovite. Cette synovite est à l’origine d’une augmentation de quantité de liquide synovial correspondant à un épanchement synovial.
Par ailleurs, la membrane synoviale ne pourra plus fabriquer un acide hyaluronique normal, ce qui va augmenter les difficultés de mouvement et diminuer les capacités d’amortissement du cartilage de la hanche.

Les becs de perroquet

L’augmentation des pressions et des frottements subies par l’os vont entraîner une réaction de défense et une tentative de réparation de ce tissu. Cette réparation, caractéristique de l’arthrose, se traduit par l’apparition d’ostéophyte (excroissance osseuse) ou bec de perroquet bien connu et redouté des patients. Il s’agit d’une réaction positive visant à la réparation du cartilage. L’absence de celle-ci est l’une des caractéristiques des formes d’arthrose à évolution rapide.
A contrario, les formes d’arthroses à évolution lente vont progressivement développer de gros ostéophytes pour stabiliser l’articulation. Dans l’arthrose des doigts, les becs de perroquets sont souvent discrets et sur les bords du cartilage. Ces becs de perroquets peuvent former de petites boules dures sous la peau  mais sont en général peu visibles. Il ne faut pas les confondre avec les nodules, premiers responsables de la déformation des doigts.

Les nodules

Ce sont de petites boules rhumatismales bien délimitées et de consistance variable. Dans le cas de l’arthrose de la main, ces excroissances peuvent être douloureuses. Aussi, les nodules sont souvent décrits comme inesthétiques par les porteurs. En effet, elles se fixent sur les doigts en deux positions caractéristiques :

  • Les nodules de Bouchard, en position latérale, sont les plus douloureuses et invalidantes
  • Les nodules d’Heberden, de formation osseuse, sont souvent présents à la face postérieure des doigts.

L’inflammation

Parallèlement aux phénomènes mécaniques de l’arthrose, apparaissent des substances vectrices d’inflammation (phospholipase, prostaglandines, monoyde d’azote, radicaux libres, protéases, enzymes de destruction, interleukines, diverses autres cytokines, facteurs de croissance). Ce phénomène inflammatoire aggrave en fait l’usure de l’os.