Mes parents souffrent d'arthrose, depuis l'age de 55 ans je souffre d'arthrose, mes enfants vont-ils être atteints par cette maladie ?

Vous posez la question angoissante de l'hérédité dans l'arthrose.
Il y a à mon avis deux réponses :

  1. certaines formes d'arthrose ont un caractère héréditaire affirmé. L'arthrose des doigts en fait partie et l'on connaît de façon presque certaine la localisation de l'anomalie génétique sur le chromosome en cause. Il en est de même pour certaines arthroses de hanches familiales, notamment en Islande ou dans un état des USA, le Michigan. Là encore, l'anomalie génétique est pratiquement localisée sur un chromosome. Il en va de même pour les arthroses secondaires à des anomalies génétiques, telles que luxation congénitale de hanche, dysplasies osseuses diverses qui vont faire le lit de l'affection.
  2. globalement, l'arthrose n'est pas héréditaire puisqu'elle provient d'une fissuration du cartilage apparaissant après un traumatisme ou des microtraumatismes répétées, puisqu'elle augmente en fréquence avec l'âge, sans qu'elle soit toujours symptomatique d'ailleurs.
    Il est cependant possible que, dans quelques années, on découvre une anomalie dans la fabrication d'un des éléments du cartilage, tel que le collagène, à l'origine d'un manque de solidité de ses chaînes qui se casseront plus facilement pour une pression imposée moindre. On sait que cette fabrication est codée génétiquement avec ses conséquences sur la transmission héréditaire.
Toutes les personnes en surpoids que je vois autour de moi ont de l'arthrose. J'ai 50 ans et je voudrais éviter cette maladie. Faut-il faire un régime ?

L'obésité est un facteur de risque pour l'arthrose des membres inférieurs et de la colonne lombaire. C'est en plus un facteur d'aggravation de l'intensité des symptômes et de la rapidité d'évolution. Il est donc certain que vous devez surveiller votre poids. Cela est d'ailleurs valable pour beaucoup d'autres maladies. Quant à vous dire s'il
existe un régime préventif, à ma connaissance il n'y en a pas dans l'arthrose primitive à la différence des arthroses secondaires d'origine métabolique.
Certaines formes d'arthrose : des hyper arthroses ou hyperostoses se voient plus fréquemment sur des terrains métaboliques comportant une glycémie limite, des triglycérides, du cholestérol et de l'acide urique élevé. L'excès de vitamine A que l'on trouve dans le beurre par exemple, comme le diabète, sont accusés de favoriser l'hyperostose vertébrale avec sa forme de coxarthrose engainante.

Est-ce que l'arthrose est ce qu'on appelle le rhumatisme ?
Oui, l'arthrose est un rhumatisme mais ce n'est pas le seul. Il y a aussi les rhumatismes inflammatoires aigus comme le rhumatisme articulaire aigu, le rhumatisme scarlatin, les rhumatismes inflammatoires chroniques : on citera la polyarthrite chronique évolutive ou rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante ou pelvispondylite rhumatismale, le rhumatisme psoriasique. On citera les rhumatismes métaboliques comme la goutte, la chondrocalcinose ou le rhumatisme à hydroxyapatite avec calcifications periarticulaires. L'arthrose est un rhumatisme dégénératif avec destruction progressive du cartilage ou des structures qui s'en approchent, comme le ménisque au genou ou le disque intervertébral à la colonne.
Ma voisine prétend que son arthrose a évolué très vite et qu'elle a dû se faire mettre une prothèse à la hanche 10 mois après la découverte de sa maladie. J'ai peur parce que mon médecin m'a trouvé une coxarthrose la semaine dernière.
Rassurez-vous, Madame : s'il existe effectivement des arthroses à évolution rapide avec destruction articulaire en quelques mois voire 1 à 2 ans, elles sont très rares. Leur origine est incertaine, probablement favorisées par un gros traumatisme local, parfois rapprochées d'une autre forme de destruction ostéo-articulaire : l'ostéonécrose qui n'est pas une arthrose. Généralement, l'arthrose évolue lentement sur de nombreuses années. L'usure du cartilage peut être mesurée sur des clichés radiologiques successifs et l'on admet une vitesse de pincement moyenne de 1 à 2/10° de millimètres par an, variable selon les articulations et les individus. La topographie de l'arthrose dans une même articulation influe sur l'évolution. La forme externe de gonarthrose est supportée beaucoup plus longtemps que la forme interne ou médiale. Il en est de même pour la coxarthrose axiale ou interne par rapport à la forme supérieure et externe. L'affrontement osseux correspondant à la disparition du cartilage se produit généralement après 10 à 15 ans d'évolution après le diagnostic dans les arthroses périphériques. On retrouve la même évolution lente au niveau de la colonne, en particulier lombaire, où la discarthrose, qui fait suite à la déchirure ou fissure du disque, entraîne une disparition de cette structure en 25 à 30 ans, aboutissant à la soudure vertébrale en même temps que douleurs et blocages répétés disparaissent laissant la place à une raideur mieux supportée. Il faut savoir enfin que certaines arthroses authentiques évolueront sur plusieurs décennies sans qu'il soit nécessaire d'évoquer la prothèse. Enfin, l'arthrose asymptomatique de découverte fortuite est extrêmement fréquente, augmentant avec l'âge, sans qu'il soit nécessaire d'envisager le moindre traitement en l'absence de tout symptôme.
Dans votre cas, un cliché dans six mois à 1 an, selon la réponse au traitement, pourra donner une idée sur la vitesse d'évolution de votre arthrose. Continuez à mener une vie normale pour l'instant !
On m'a découvert une arthrose du genou, je n'ai que 58 ans, je fais de l'aquagymnastique et j'aime me promener les week-ends. Puis-je continuer ?
Vous êtes dans la période d'âge où l'on commence à voir apparaître l'arthrose symptomatique du genou. Je vous conseille de bien continuer vos activités sportives et de détente qui sont bénéfiques pour vos muscles. Une bonne musculature est un fameux rempart contre l'évolution péjorative de l'arthrose. D'ailleurs, vous faites de l'aquagymnastique et les exercices dans l'eau sont facilités et entretiennent une bonne mobilité tout en diminuant les pressions exercées sur les cartilages, ce qui est excellent pour vous. Concernant la marche, je pense que cela est bon pour vous puisque cela semble faire partie de ce que vous aimez. Il n'est peut-être pas souhaitable de marcher sur des terrains en pente, il faut éviter les escaliers, les sièges profonds lorsque vous vous asseyez. De toute manière, le traitement est destiné à vous permettre de mener une vie quasiment normale excluant les excès physiques que vous ressentirez sinon rapidement. Un questionnaire sur votre qualité de vie pourra vous être proposé par votre médecin, ce qui lui permettra d'apprécier de façon chiffrée l'évolution de votre gonarthrose dans le but de mieux adapter votre traitement. Le périmètre de marche, c'est-à-dire la distance que vous pouvez parcourir est une question importante dans l'interrogatoire.
Je sors de chez mon médecin qui m'a diagnostiqué une arthrose de la hanche. Il a parlé de coxarthrose et m'a dit que je finirai dans une chaise roulante si je ne me faisais pas opérer. J'ai peur, il me parle de prothèse.

Oui, l'arthrose de la hanche s'appelle la coxarthrose.
Son évolution se fait lentement sur des années et il est fort à parier que, si le diagnostic est aussi récent, il reste de nombreuses années devant vous avant de parler de prothèse, en moyenne 7 à 10 ans.
Il faut mettre à profit ces années pour essayer tous les traitements qui sont à votre disposition et vous enlever rapidement l'idée de la chaise roulante, ce que l'on voit rarement, vous en conviendrez, au quotidien.
Il est probable qu'au bout du chemin se profile la prothèse qui ne sera bien accueillie que si vous êtes très gênée. Quelques signes permettent de l'envisager rapidement : absence d'amélioration des douleurs malgré un anti-inflammatoire associé à 3 grammes de paracétamol ou équivalent, impossibilité de mettre chaussettes ou bas, périmètre de marche inférieur à 500-1000 mètres, tout ceci constituant un handicap lourd à porter au quotidien mais transformé par la chirurgie. Les gestes locaux, tels qu'infiltrations de corticoïdes ou d'acide hyaluronique peuvent être très utiles. Les anti-arthrosiques à action symptomatique lente doivent être essayés et en cas d'amélioration poursuivis. La kinésithérapie doit être entreprise et l'on peut recourir aux cures thermales. Les antalgiques restent de règle, associés au cours des poussées congestives aux anti-inflammatoires très utiles malgré leur mauvaise presse. On entend souvent les patients dire qu'ils ne prennent rien de peur de s'habituer à des médicaments qui n'auront plus d'effets en cas d'aggravation ultérieure. C'est un mauvais principe : on s'habitue plus à la douleur qu'aux médicaments et si ceux-ci ne sont plus efficaces, c'est que la maladie a évolué nécessitant un nouveau bilan clinique et radiologique. Tant qu'il n'y a pas d'érosion osseuse sur votre tête fémorale, ce qui se juge sur des radiographies simples bien étudiées dans diverses incidences, il n'y a généralement pas lieu d'opérer.
Bon courage, pas de catastrophisme, les médecins et chercheurs pensent à vous !

Je suis atteinte par la maladie de l'arthrose depuis des années, vais-je un jour guérir ?
Non, telle est ma réponse.
L'arthrose est-elle une " maladie " ?
Oui, parce qu'elle évolue vers le handicap fonctionnel altérant la qualité de vie sans modifier le nombre des années à souffrir !
Non, parce qu'il s'agit d'une tentative de réparation avec reconstruction sur des pièces mécaniques rendues défectueuses par défaut de fabrication, mauvais entretien, surmenage, surcharge aboutissant à des fissures dans les zones de glissement.
Mais si l'on ne " guérit " pas, le médecin est avec vous pour vous aider à supporter cette arthrose en diminuant douleurs et handicap avec des moyens qui ne cessent de s'améliorer.
J'ai une arthrose du genou qui me gène depuis 10 ans. On m'a parlé de greffe de cartilage. J'ai 67 ans et je reste très actif. Puis-je espérer en bénéficier parce que je déteste les médicaments ?
Non d'emblée pour aujourd'hui, oui peut-être pour demain. Actuellement, des travaux sont en cours pour évaluer la greffe de cartilage. Cette technique est actuellement réservée à des plaies franches et localisées du cartilage, généralement chez des jeunes sujets après un traumatisme sportif. Les indications sont encore confidentielles et les résultats non parfaitement établis. La technique est lourde, demande une anesthésie, l'ouverture de l'articulation, des prélèvements de ce tissu en zone saine non porteuse, leur mise en culture pour augmenter par croissance leur surface et leur réimplantation avec suture sur la zone abîmée. Le cartilage, à la différence d'autres tissus comme la peau, est lent pour se développer et se transforme vite avec le temps en un tissu dédifférencié qui n'a plus la fonction initiale. Si l'on peut faire des mètres carrés de peau par culture, on ne peut faire que quelques centimètres carrés de cartilage suffisants pour combler un trou ou une fente mais insuffisants pour recouvrir, par exemple, un condyle fémoral et le plateau tibial correspondant. L'avenir permettra peut-être de mieux maîtriser les facteurs de croissance qui, incorporés aux cultures cellulaires, aideront à obtenir de plus grandes surfaces de tissus.
Continuez à rester actif sans prise de médicaments puisque vous n'en éprouvez pas le besoin pour l'instant.
J'ai une arthrose de la rotule depuis 10 ans parce que dans mon métier je marche beaucoup et qu'il y a 5 ans, je me suis cassé la rotule. On ne veut pas croire que c'est lié à ma profession. Par contre mon voisin, qui est dans les travaux publics me dit que son arthrose du coude a été prise en maladie professionnelle. Puis-je y avoir droit moi aussi parce que je suis sûr que c'est le travail qui m'a usé ?
Non, l'arthrose de la rotule ne constitue pas une maladie professionnelle. D'ailleurs, le terme n'est pas exact puisque l'on parle d'arthrose fémoro-patellaire. Si celle-ci est isolée, apparue sans traumatisme, il faut rechercher une cause prédisposante comme une malformation de la rotule ou une malposition de la tubérosité du tibia zone d'insertion du tendon rotulien. Il se peut aussi qu'au cours d'un traumatisme au travail vous vous soyez fracturé la rotule. Cette lésion touche très souvent le cartilage, déterminant ultérieurement une arthrose post-traumatique. Vous pouvez alors bénéficier de la législation propre aux accidents de travail. Dans votre cas, la préexistence de l'arthrose par rapport à la fracture pose un problème d'indemnisation que seul un médecin expert pourra résoudre.
Par contre, votre voisin qui est dans les travaux publics, à condition que du fait de son poste il ait eu à utiliser pendant un temps dit " d'exposition " suffisant (fixé par la législation) des engins pneumatiques comme un marteau piqueur, peut parfaitement relever de la maladie professionnelle. L'arthrose du coude symptomatique est rare et correspond la plupart du temps à des microtraumatismes répétés comme peut l'induire un engin pneumatique. Cette arthrose était fréquente chez les boulangers avant la mécanisation pour le pétrissage. Des études paléontologiques sur des dépouilles mortuaires remontant à plusieurs siècles ont montré que cette affection n'était pas rare autrefois, périodes anciennes où le travail manuel était de règle en l'absence de machines. Le rôle des microtraumatismes dans l'arthrose est ainsi bien souligné.
J'ai 22 ans et j'ai déjà peur de l'arthrose parce que mon père à 45 ans ne peut plus bouger, ne travaille plus (il a eu 3 hernies discales et on lui a soudé des vertèbres), s'est mis à boire et me dit être atteint d'arthrose depuis 20 ans, parce que ma mère à 46 ans a une arthrose cervicale suite à un accident il y a 10 ans ( ce qui ne l'empêche pas de travailler dur) et ma sœur, suite à un mal de genou, a dû être opérée l'an dernier à 27 ans pour éviter l'arthrose (depuis cette époque elle n'a pas repris le sport qu'elle adorait et ne met plus que des pantalons). Je m'attends au pire dans les années à venir ! Rassurez-moi ! Quand commence l'arthrose ?
Il ne faut pas céder à la panique :
1) votre père souffre probablement de lombalgies invalidantes sequellaires de hernies discales répétées et l'on peut simplement dire qu'il n'a pas eu de chance. Peut-être pourrait-on le rassurer en lui disant que généralement les lombalgies invalidantes semblent s'améliorer avec l'age ? Il est probablement atteint d'une discarthrose qui évolue lentement vers la soudure vertébrale, à moins qu'un chirurgien n'ait déjà tenté une arthrodèse vertébrale au cours des cures multiples de hernie discale, ce qui a constitué un échec puisqu'il n'y a pas eu d'amélioration. Il est probablement dépressif de surcroît face à tous ces échecs. De toutes façons, la hernie discale n'est pas une affection héréditaire. C'est une complication au cours d'une discopathie traumatique.
2) votre mère a sûrement subi le " coup du lapin " au cours de son accident. Il s'agit alors d'une arthrose localisée au niveau d'un espace entre deux vertèbres. Cette lésion post-traumatique fréquente n'est pas synonyme d'arthrose généralisée ultérieure, reste compatible, comme vous le voyez, avec une activité normale. On ne peut que vous conseiller d'éviter ce type d'accident et de suivre l'exemple de votre mère sans soucis pour cette arthrose.
3) votre sœur, qui n'a semble-t-il pas d'arthrose, a dû subir une transposition de la tubérosité tibiale pour ré-axer la rotule. Cette intervention pratiquée pendant de longues années est un peu oubliée actuellement parce que la plupart des chondropathies douloureuses qui en bénéficiaient s'améliorent généralement spontanément vers 25, 30 ans avec de la rééducation, parce qu'il n'est pas sûr que cela préviendra l'arthrose ultérieure, parce que la cicatrice est souvent gênante surtout chez les jeunes femmes, parce qu'il y a eu beaucoup d'échecs. Il faut la rassurer et lui demander de reprendre ses activités. Une cicatrice s'oublie avec le temps.
Pour ce qui vous concerne et à votre âge, il n'y a pas de risque d'arthrose. Cette affection apparaît au niveau des membres inférieurs, la plupart du temps après la cinquantaine. Au niveau de la colonne, elle est souvent plus précoce parce que généralement liée à des détériorations discales post-traumatiques, mais elle est globalement de mieux en mieux supportée à mesure que l'âge avance.
On m'a dit qu'il n'y avait pas de traitement dans l'arthrose . Pourtant, mon docteur prétend le contraire et m'a donné un traitement de 6 mois. Cela fait 6 semaines que je le prends sans différence à mon avis. Dois-je continuer ?
Il est probable que votre médecin vous ait prescrit un anti-arthrosique à action symptomatique lente.
Plusieurs médicaments existent dans cette classe thérapeutique :
  1. chondroïtine-sulfates.
  2. glucosamine
  3. diacérhéine
  4. insaponifiables du soja et avocat

Ils sont destinés à améliorer de façon progressive les symptômes de l'arthrose : douleur et raideur. Ils agissent lentement et leur effet se voit au bout de quelques semaines par la diminution de la prise concomitante des antalgiques. Néanmoins, si au bout de quelques mois, la prise d'antalgiques n'a pas diminué, il est logique de changer de médicament avec l'espoir qu'un autre aura plus d'effet.
Ces médicaments ont l'avantage d'être généralement très bien tolérés.
Bien entendu, il existe d'autres traitements de l'arthrose :

  1. les antalgiques (dont l'aspirine) présente l'intérêt d'avoir un effet immédiat sur la douleur
  2. les anti-inflammatoires

Ceux-ci sont à réserver aux poussées de l'arthrose et sont à utiliser par période courte de 2 à 4 semaines. L'apparition de la nouvelle classe des COX 2 a changé le mode de prescription de ces médicaments puisque la diminution des risques gastriques autorisent en effet des périodes de prescription plus longues.

  1. les infiltrations locales de corticoïdes. A utiliser au cours des poussées d'arthrose.
  2. les infiltrations d'acide hyaluronique

Celles-ci sont à faire en dehors des poussées d'arthrose et si les traitements classiques sont mal supportés ou insuffisants.